L'IVG dans la Constitution, "inopportun" pour le président de la Fédération protestante

L'IVG dans la Constitution, inopportun pour le président de la Fédération protestante

Le président de la Fédération protestante de France (FPF) Christian Krieger a jugé lundi "inopportun" d'inscrire dans la Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG), quand bien même les protestants n'expriment "aucune réserve" sur ce droit.

"Inscrire ce droit dans la Constitution me semble inopportun" car "la Constitution n'a pas vocation à être le véhicule sanctuarisant des lois éthiques, qui plus est quand il s'agit de lois qui elles-mêmes prévoient l'objection de conscience", a-t-il affirmé lors de ses vœux.

Il a toutefois assuré que les protestants, "dans leur grande majorité", n'exprimaient "aucune réserve" sur ce droit et que "s'il devait être contesté, ils attendraient de leur président qu’il mobilise toute son énergie pour le défendre".

Le président LR du Sénat Gérard Larcher, invité d'honneur de la cérémonie, a fait état de sa "réserve" sur cette évolution. "Je ne suis pas sûr que la Constitution doive être un catalogue de droits sociaux et sociétaux" a-t-il affirmé.

L'inscription de l'IVG dans la Constitution, promise par Emmanuel Macron, doit être débattue à l'Assemblée nationale le 24 janvier avant d'être examinée au Sénat où la majorité de droite n'a jamais caché son sceptiscisme, en vue d'une éventuelle adoption par le Congrès début mars.

Dimanche, les opposants à l'avortement avaient profité de leur traditionnelle "marche pour la vie" à Paris pour dénoncer ce projet de réforme constitutionnelle mais aussi la future loi sur la fin de vie.

À ce sujet, Christian Krieger a rappelé que la FPF "soutient pleinement le développement de la culture palliative et considère inopportun de faire évoluer une législation" alors même que la dernière loi sur le sujet "demeure largement méconnue et peu appliquée".

Quant à la loi immigration, sur laquelle le Conseil constitutionnel doit se prononcer jeudi, M. Krieger a déploré un texte qui "enfreint les principes supérieurs que nous croyions sanctuarisés après la Seconde Guerre mondiale".

"Une fraternité sélective (...) est en rupture avec le fondement universel de l’État de droit" et "les associations protestantes vont continuer à prodiguer un accueil inconditionnel", a-t-il assuré.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock/ UlyssePixel

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